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La Tribune, 24 janvier 2008
Le Dubai Shopping Festival va durer jusqu'au 24 février prochain.
La baisse du dollar et l'inflation gâchent un peu la fête.
Que la fête commence ! C'est aujourd'hui que débute, dans le Golfe, le Dubai Shopping Festival, une manifestation commerciale d'un mois où les maîtres mots sont « tourisme et soldes », sans oublier les loteries quotidiennes (l'une d'entre elles permet de gagner son poids en or tandis qu'une autre offre une voiture de luxe). Avec des rabais qui peuvent atteindre jusqu'à 90 %, l'émirat va attirer les acheteurs du monde entier. Les chiffres sont éloquents : sur trente jours, Dubaï accueillera entre 1,5 et 3 millions de visiteurs, un chiffre à comparer avec le total annuel de 7 millions de touristes et les 600.000 habitants de la cité (ils étaient 50.000 au début des années 1980) qui devraient dépenser, tous sites confondus et en incluant les magasins hors taxes de l'aéroport, un minimum de 300 millions de dollars.
Avec plus de 50 centres commerciaux, sans oublier une dizaine d'autres en projet (dont un qui, avec 1 million de mètres carrés, sera la plus grande superficie commerciale du monde), Dubaï a réussi à s'imposer en moins de dix ans comme l'une des principales destinations touristiques du monde. Cette année, vigueur de l'euro oblige, les touristes européens (environ 400.000 pour la période) devraient être à la fête.
À l'inverse, les visiteurs en provenance du sous-continent indien seront moins à l'aise en raison de la faiblesse du dollar. Ces derniers se déplacent à Dubaï essentiellement pour acheter de l'or en prévision des nombreux mariages qui se dérouleront au printemps.
« Dubaï est en passe de devenir le premier marché mondial de l'or et, en ces temps de crise financière, les acheteurs particuliers ou professionnels viennent de partout, y compris d'Amérique du Nord »,explique Pradeep Unni, analyste chez Vision Commodities à Dubaï.
Mais cette année, deux éléments vont peser sur la manifestation. D'abord, l'infrastructure hôtelière, qui n'arrive plus à répondre à la demande. Malgré tous les projets en cours - 20 % du total des grues dans le monde sont à Dubaï -, l'offre reste déficitaire, surtout lors des grands pics saisonniers comme celui du Shopping Festival.« Le tourisme contribue à 20 % du PIB de Dubaï. On estime que, si l'offre hôtelière était à la hauteur de la demande, sa part passerait à 30 % », estime Pascal Maigniez, directeur pour la France et le Benelux du département pour le tourisme et le commerce de l'émirat.
Ensuite, l'inflation qui sévit dans le Golfe gâche un peu la fête. Avec des prix qui ont augmenté de près de 8 % en 2007, le pouvoir d'achat des habitants de la région commence à être sérieusement amputé, au point que les gouvernements ont commencé à mettre en place plusieurs mesures de gel des prix.
Akram Belkaïd
jeudi 24 janvier 2008
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